Les Châteaux du Val de Loire

Inscrite au patrimoine mondial de l’UNESCO, la vallée de la Loire regorge de monuments plus emblématiques les uns que les autres. Véritable livre à ciel ouvert, les châteaux de la Loire retracent l’Histoire de France tant par leur diversité architecturale que par les évènements historiques qui s’y sont déroulés.

La vallée de Loire avant le Xe siècle

Parmi les peuples Gaulois installés le long de la Vallée de Loire, on peut noter les Carnutes, installés entre Chartres et Orléans, qui donneront leur nom à la ville de Chartres. Nous avons aussi les Turones, qui ont vécus en Touraine et aux alentours de Tours. En amont de la Loire, le peuple gaulois des Eduens a été le principal rival des célèbres Arvernes. Au total, la Gaule était composée de 54 peuples Gaulois.
Après la Guerre des Gaules et la conquête de celle-ci par Jules César, une ère de prospérité s’ouvre avec l’Empereur Auguste qui permet une domination pacifique de l’Empire Romain en Gaule. Cette période de paix permette le développement des villes telles que Tours, Angers, Orléans ou encore Le Mans qui s’urbanisent selon le modèle romain.

Le Christianisme s’implante dans le Val de Loire à partir du IVe siècle avec Saint Gatien, premier évêque de Tours, qui est missionné pour évangéliser la région de Tours. Il fait partie de 7 évêques envoyés par Rome pour christianiser toute la Gaule, dont on pourra notamment retenir Saint Denis pour la région parisienne. Saint Gatien a donné son nom à la cathédrale de Tours. Autre évêque de Tours, Saint Martin (316-397), sera l’un des principaux saints de la Chrétienté, dont la légende veut qu’il ait partagé son manteau en deux avec un mendiant. Son tombeau dans la basilique Saint Martin à Tours et l’abbaye de Marmoutier sont des lieux de pèlerinage très important durant tout le Moyen-Age et encore aujourd’hui. D’ailleurs, le pèlerinage de la basilique Saint Martin à Tours est le troisième pèlerinage créé par la Chrétienté après Rome et Jérusalem, avant même celui de Saint Jacques de Compostelle.

Au Ve siècle, la région subit les assauts de peuple conquérants tels que les Huns et leur chef Attila. La légende veut que les Huns soient stoppés à Orléans grâce à la résistance de son évêque, Aignan (358-452), futur Saint de l’Église. Il est aujourd’hui enterré dans la Collégiale Saint Aignan à Orléans, dont la crypte visitable est un vestige de l’église par le roi Robert le Pieux (règne de 996 à 1031).

Parmi les autres évêques du Val de Loire de grande renommée, on peut citer Grégoire (538-594) ou Alcuin (730-804) pour Tours et Théodulf (750-820) pour Orléans.

Wisigoth et Francs se disputent la vallée de la Loire jusqu’à la bataille de Vouillé (507) qui a vu Clovis repousser définitivement les Wisigoths (voir château d’Amboise).

Au Xe siècle, les vikings remontent la Loire et la Seine à bord de leur drakkar et mettent à mal le pouvoir Carolingien. Les Normands pillent notamment les monastères de Saint Benoit sur Loire et de Saint Martin de Tours. Ces invasions provoquent l’affirmation des grands féodaux tels que Robert le Fort, comte de Blois et de Tours.

L’opposition entre les comtes d’Anjou et de Blois

C’est ainsi que des comtes puissants prennent le pouvoir en Touraine, Blésois, Anjou et Maine, levant armée et battant monnaie. Les château, d’abord en bois puis en pierre à partir du XIe siècle, se multiplie dans la Vallée de la Loire, signe de puissance des seigneurs et points défensifs pour protéger leurs terres et ses populations.

Parmi ces seigneurs bâtisseurs, l’un des plus célèbre est Foulques III Nerra (970-1040), comte d’Anjou, qui fit notamment bâtir des donjons carré en pierre hauts d’une trentaine de mètres. Parmi la centaine de constructions (châteaux, donjons et abbayes) que l’on doit à Foulques Nerra, nous pouvons mentionner le donjon de Langeais construit à partir de 994 et dont il reste encore aujourd’hui des ruines dans la cour du château actuel. Nous pouvons également mentionner entres autres les châteaux de Loches, Montbazon, Montrésor, Semblançay, Montrichard, Brissac, Château Gontier… Grâce à cette stratégie de construction de château-donjon, Foulque encercle les possessions du comte de Blois, Eudes II, et lui ravit une partie de ses domaines. Pour en savoir plus sur les comtes de Blois et les comtes d’Anjou, vous pouvez consulter les pages sur le château de Blois et la forteresse d’Angers.

Plantagenêts et Capétiens

Après la lutte des comtes d’Anjou face aux comtes de Blois, le Val de Loire voit les Plantagenêts et les Capétiens s’opposer pour prendre le contrôle de la région. Henri II Plantagenêt, roi d’Angleterre (1154-1189) et Philippe II Auguste, roi de France (1180-1223), se sont livrés une lutte sans merci pour asseoir leur emprise sur la Vallée de la Loire. Le roi d’Angleterre, comte d’Anjou avant de dominer le royaume anglais, est d’ailleurs mort au le château de Chinon en 1189 et sa sépulture se trouve dans l’Abbaye de Fontevraud. Son fils, le légendaire Richard Coeur de Lion, qui prendra le relais de son père dans la défense des possessions anglaises sur le Val de Loire, est également enterré dans l’Abbaye de Fontevraud, aux côtés d’Henri II Plantagenêt et de sa mère, l’incroyable Alienor d’Aquitaine.

A partir de 1202, le roi de France Philippe II Auguste voit son projet de reprendre le Val de Loire aux mains des Anglais toucher au but lorsqu’il confisque toutes les provinces continentales à Jean Sans Terre, roi d’Angleterre (1199-1216), et autre fils d’Henri II Plantagenêt. Néanmoins, Philippe Auguste a connu quelques déboires importants dans sa lutte contre les Plantagenêts au sein de la Vallée de la Loire. Par exemple, il fut humilié par son rival Henri II lors de la bataille de Frétéval en 1194, qui a pris son nom en référence au donjon de Frétéval, lorsqu’il y perdit le trésor royal et les archives de la couronne de France.

La fin du conflit entre les Plantagenêts et les Capétiens eu lieu sous le règne de Louis IX (règne de 1226 à 1270), seul roi français à être devenu un Saint de l’Église chrétienne. Un grand château de la Vallée de la Loire est sans conteste associé au roi Saint, le château d’Angers qui fut construit sous le règne du roi décédé à Tunis en 1270.

Le Val de Loire pendant la Guerre de Cent Ans

Le dernier comte d’Anjou, le roi René, surnommé le « Bon Roi René » par ses sujets, est né au château d’Angers. René joue un rôle ambigu lors de la Guerre de Cent Ans même s’il finit par s’allier au roi Charles VII (règne de 1422 à 1461) et Jeanne d’Arc (1412-1431) pour les aider à reconquérir le royaume de France. La Vallée de la Loire a un lien particulier avec la reconquête du royaume de France car Jeanne d’Arc rencontra le roi de France Charles VII au château de Chinon, que la Pucelle obtint une victoire décisive à Orléans, en 1429 et c’est à Loches qu’elle enjoint Charles VII à se faire sacrer à Reims. A noter que l’un des fidèles compagnons d’armes de Jeanne d’Arc, Jean de Dunois (1403-1468) a également son nom rattaché au Val de Loire car le château de Chateaudun.

Après la Guerre de Cent Ans, Louis XI (roi de France de 1461-1483) confisque le comté d’Anjou à René pour le rattacher au domaine royal. Louis XI, connu pour être « l’universelle araignée » de par son adroite diplomatie,  a reçu une éducation de grande qualité au château de Loches.

La Renaissance de la Vallée des Rois

La Renaissance sonne également une gloire bien visible du Val de Loire car les fameux châteaux de la Loire font une grande référence à cette période. Sous les règne de Charles VIII (roi de 1483 à 1498), Louis XII (roi de 1498 à 1515) ou encore François Ier (règne de 1515 à 1547), la Vallée de la Loire voit fleurir de magnifiques châteaux inspiré de la Renaissance Italienne tels que les châteaux de Chenonceau, Amboise, Blois, Chambord ou encore Chaumont.

Plus d’informations à suivre.