Forteresse royale d’Angers

La forteresse d’Angers impressionne par ses remparts et ses tours faîtes de schiste et de calcaire. Également appelé château des Ducs d’Anjou, le monument a été un témoin privilégié de l’Histoire de France avec les invasions Vikings, la naissance de la dynastie dont sera issue le fameux bâtisseur de donjon Foulque Nerra, l’opposition des Plantagenêts et des Capétiens, le règne de Saint Louis ou encore la demeure des Ducs d’Anjou et de Sicile.


Informations pratiques

Jours et horaires d’ouverture :

  • Du 2 janvier au 30 avril : ouvert tous les jours de 10.00 à 17.30
  • Du 2 mai au 4 septembre : ouvert tous les jours de 9.30 à 18.30
  • Du 5 septembre au 31 décembre : ouvert tous les jours de 10.00 à 17.30

Contact :

  • Tel : 02 41 86 48 77
  • Site officiel : http://www.chateau-angers.fr/
  • Fermé les 1er janvier, 1er mai, 1er et 11 novembre et 25 décembre

Une place stratégique depuis le mésolithique

Depuis le mésolithique, le promontoire rocheux surplombant la Maine où se trouve le château d’Angers est utilisé par les hommes. Ainsi, de récentes recherches archéologiques ont montré qu’une tombe monumentale de type cairn, abritant au moins quatre chambres funéraires, fut bâti par les hommes vers 4500-4000 avant Jésus Christ.

A l’époque Gauloise, le peuple des Andes (d’où provient le nom d’Angers) choisit ce site comme capitale et y construisit un oppidum. Le lieu, est en effet un point clé du Maine entre deux convergences de cours d’eau, l’une en amont avec les rivières de Sarthe, le Loir et la Mayenne et l’autre en aval avec la Loire.
Les romains reprirent le site pour y créer la ville de Juliomagus (« le marché de Jules »), montrant ainsi l’importance du site comme lieu d’échange commercial. Le promontoire est aussi utilisé à cette époque pour installer des lieux publics tels qu’un temple et un palais. Après la chute de l’empire romain, la ville se réfugie derrière ses murailles et prit le nom de « Andecavi ».

Angers au temps des Carolingiens

Une fois les remparts urbains installés, la physionomie des lieux est fixée pour plusieurs siècles. Au IXe siècle, la ville est envahie par les Vikings sous le règne des Carolingiens. Angers est donc sujet à une grande instabilité due aux révoltes des nobles et aux incursions normandes. Le traité d’Angers en 850 confère à la ville un rôle de frontière avec la Bretagne. Face à cette menace, Charles le Chauve (843-877) renforce les défenses de la ville.*

En 851, un acte mentionne un échange de terrain entre le comte et l’évêque : c’est l’acte de naissance du château d’Angers.

Et en 872, selon la légende, Charles le Chauve, aidé par le duc de Bretagne, entreprend de détourner la Maine pour faire fuir les Normands installés dans la ville depuis un an et qui ne pouvaient vivre sans eau. Le stratagème est un succès.

La décadence du pouvoir royal Carolingien facilite, dès la fin du IXe siècle, l’émergence de principautés territoriales indépendantes car les comtes passèrent du rang de simples fonctionnaires impériaux aux statuts de véritables princes territoriaux indépendants.

Un domaine possédé par la fameuse lignée des Foulques

Au Xe siècle, Angers voit ainsi la naissance d’une dynastie comtale, avec son premier représentant connu, Foulque le Roux, dignitaire carolingien qui allait créer la lignée importante des comtes d’Anjou, dont Angers est le berceau. Son descendant, Foulques II le Bon agrandit le domaine de son père en direction de la Maine, profitant du pouvoir limité du roi Carolingien, Louis IV d’Outremer (936-954). Les comtes d’Anjou du Xe siècle savent jouer de l’affaiblissement des Carolingiens et de l’émergence des Robertiens, ancêtres des Capétiens, bien implantés dans la région.

La dynastie des comtes d’Anjou arrivent au faîte de sa puissance au XIe et XIIe siècle notamment avec l’un des comtes d’Anjou les plus connu : Foulques III Nerra (987-1040). Celui-ci développe l’héritage de ses aïeuls au détriment de ses voisins, et notamment le comte de Touraine, également comte de Blois. Grâce à une habilité politique, des alliances matrimoniales fines et une grande activité guerrière, Foulques III Nerra, dit le noir à cause d’un teint un peu halé, agrandit considérablement l’Anjou et est un des premiers grands bâtisseurs de châteaux, point d’ancrage de ses conquêtes.
Malgré une perte de possessions, à la fin du XIe siècle, à cause d’une lutte de succession entre les frères Foulque IV le Réchin (le chagrin) et Geoffroi III le Barbu que remporte Foulque IV (1043-1109), les comtes d’Anjou mènent des alliances matrimoniales de premier plan, preuve de l’habilité politique de cette lignée. On peut préciser que Foulque IV le Réchin est également connu pour avoir eu de nombreuses femmes, dont Bertrade de Montfort (1070-1117) séduite et enlevé par le roi de France, Philippe Ier (1060-1108). Ce dernier est excommunié par le pape à cause de cette exaction.

Cependant, l’un des fils de Foulque IV et Bertrade, Foulque V le Jeune (1092-1143), est comte d’Anjou mais aussi roi de Jérusalem, grâce à son mariage avec la fille de Baudouin II, Mélisende. Aussi, fils et successeur à la tête de l’Anjou, Geoffroi le Bel, dit Plantagenêt en raison de la branche de genêt fleurie qu’il avait coutume de porter à son casque, épousa en 1129 Mathilde, veuve de l’empereur Henri V, fille et héritière du roi d’Angleterre, Henri Ier Beauclerc.
Geoffroi le Bel, dit Geoffroi V (1131-1151) dirige d’une main de maître le Grand Anjou (Anjou, Touraine et Maine) et annexe à ce grand territoire la Normandie en 1144. L’ainé des fils de Geoffroi V et Mathilde, Henri II Plantagenêt épouse en 1152, Aliénor d’Aquitaine, récemment divorcé du roi de France Louis VII. Aliénor (1122-1204) et Henri II (1133-1189) réunissent à eux deux un énorme territoire comprenant ; l’Anjou, la Touraine, la Maine, la Normandie (possessions d’Henri II), le Poitou, le Périgord, le Limousin, l’Angoumois, la Saintonge, la Gascogne, la suzeraineté sur l’Auvergne et le Comté de Toulouse (par apport de sa femme Aliénor d’Aquitaine).

Un château théâtre des luttes entre Capétiens et Plantagenêts

En 1153, Henri II Plantagenêt est reconnu comme héritier d’Etienne de Blois, roi d’Angleterre, et lui succède sur le trône l’année suivante. Le comte d’Anjou devient plus puissant que le roi de France, presque l’équivalent d’un empereur. Angers, où le roi d’Angleterre tient aussi souvent sa cour qu’à Londres, devient la capitale continentale du royaume des léopards, sous son règne et celui de son fils, Richard Cœur de Lion.

Le pouvoir des Plantagenêt s’affaiblit avec la royauté de Jean sans Terre et Philippe II Auguste (1180-1223), roi de France, en profite pour confisquer aux Plantagenêt, l’Anjou, la Touraine, la Normandie et le Poitou au début du XIIIe siècle.

Ceci constituera une des dissensions qui existera jusqu’à la fin de la guerre de Cents Ans entre les rois de d’Angleterre et de France. Pendant la régence de Blanche de Castille, épouse du défunt roi de France Louis VIII le Lion (1187-1226), la révolte des barons entraîne la perte de l’Anjou, dont s’empare le comte-duc de Bretagne, Pierre de Dreux, dit Mauclerc.

Saint Louis le bâtisseur

Sainte Chapelle du chateau d'Angers construite par le roi de France Saint LouisCependant, le roi de France Louis IX (1226-1270) reprend le château lors d’une trêve et transforme le site en un bastion inexpugnable à partir de 1232, alors qu’il n’est âgé que de 18 ans. Le chantier, qui est terminé vers 1238-1240, donne naissance aux grandes murailles connus aujourd’hui.

Cette enceinte, construite en schiste lié par des chaînages horizontaux de calcaire blanc, mesure 952 mètres, est composée de 17 tours rondes talutées. Il forme un pentagone de 25 000 m². Comme à Carcassonne, autre place forte bâtit par Saint Louis, les archères sont disposées en quinconce.

L’Anjou redevient une province Capétienne en 1246, confirmé par le traité de Paris en 1258, et Louis IX donne le comté d’Anjou en apanage à son frère, Charles Ier d’Anjou. A cette occasion est créé la deuxième dynastie des comtes d’Anjou. Charles Ier d’Anjou (1227-1285) a une ambition démesurée et est passionné par la Sicile. Il est alors appelé par le pape pour conquérir la couronne de Sicile et de Naples en 1264.

L’Anjou et la Sicile

Cette expédition est une réussite : Charles Ier d’Anjou devint roi de Sicile et de Naples. Mais les exactions des Français sur l’île provoquent l’ire des insulaires qui se révoltent et massacrent 6000 angevins durant le lundi de pâques 1282. Charles Ier d’Anjou perd la couronne de Sicile mais reste maitre de Naples. Son fils Charles II hérite de l’Anjou à la mort de son père.

La deuxième maison d’Anjou s’éteint en 1290 quand la fille de Charles II, seule héritière de l’Anjou, épouse Charles de Valois, frère de Philippe IV le Bel (1285-1314).

Le fils de Charles de Valois, Philippe VI, devient roi de France en 1328 et réunit l’Anjou à la couronne. Le château est peu à peu abandonné et le palais tombe en ruine. Mais, Jean II le Bon constitue pour la deuxième fois l’Anjou en apanage, qu’il donne à son second fils Louis, l’ainé devenant le fameux roi Charles V.

Quelques années plus tard, Jean II le Bon donne le titre de Duc à Louis, faisant ainsi de l’Anjou un duché. A cet époque a lieu la tragique bataille de Poitiers, mais surtout suivie par la paix de Brétigny qui ouvre une période de prospérité économique de 1365 à 1400.
Louis, passionné d’architecture et d’art comme ses trois autres frères, améliore le château, dont les travaux sont réalisés par l’architecte Macé Delarue. Il fait également réalisé par Nicolas Bataille la fameuse tapisserie de l’Apocalypse, de 1377 à environ 1381. En 1380, Louis Ier fut adopté par la reine Jeanne Ière de Naples mais il meurt peu de temps après.

Son fils Louis II hérite des énormes possessions de son père car avec l’héritage de la reine Jeanne Ière de Naples, Louis II d’Anjou possédait l’Anjou, le royaume de Naples et la Provence. Louis II poursuit les travaux au château d’Angers. Celui-ci, marié à Yolande d’Aragon, fait donc édifier la grande chapelle et le logis royal. Leur fils, Louis III, fortement occupé par les guerres d’Italie, passe l’essentiel de sa vie en Calabre où il mourut en 1434.

Le bon roi René

Le successeur Louis III, qui n’avait pas d’héritier, est donc son frère le roi René. Détenu dans les geôles bourguignonnes jusqu’en 1437, celui-ci ne régne pas beaucoup sur l’Italie, de laquelle il est chassé par Alphonse d’Aragon en 1442.
Le roi René se consacre dès lors à ses possessions, la Provence, l’Anjou et la Lorraine, où il a une grande activité de bâtisseur. René est aussi un esprit complet car il savait le latin, le grec, l’italien, l’hébreu, le catalan et connaissait entre autre les mathématiques, la géologie et la jurisprudence.

Il organise aussi des fêtes populaires et, grand amateur de jardin qu’il est, il fait venir de Provence, des arbustes et des fleurs pour égayer les extérieurs du château d’Angers. En 1475, René doit quitter l’Anjou, saisi par le roi Louis XI, neveu de René, et part à Aix où il décèdera en 1480.

Louis XI fait élargir les fossés secs du château d’Angers. Prises par les Huguenots en 1562, la citadelle est ensuite adaptée aux nouvelles techniques de défenses et d’attaques de l’artillerie. Après les guerres de religion, le château joue encore un rôle pendant la fronde Angevine, en 1648-1652, puis en 1793 contre les Vendéens.

Enfin, Angers deviendra aux cours des siècles suivants, citadelle, garnison et prison, ou Fouquet entres autres séjournera.


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